Ce n'est pas parce qu'ils ont été baignés d'amour, choyés par leurs parents, que les tout jeunes adultes se sont construits dans des climats sécures sur le plan affectif.
On peut avoir reçu beaucoup d'amour de ses parents, sans que pour autant ces derniers n'aient été conscients de leurs propres failles affectives, elles-mêmes nourries et entretenues dès leur plus jeune âge par un système invisible et pervers.
Arrive alors l'âge des premières rencontres amoureuses qui vont les déstabiliser en réveillant leurs failles.
Vous reconnaissez peut-être l'un des vôtres...
Face à leur univers émotionnel, inconnu, qu'ils découvrent souvent brutalement au travers la relation, deux attitudes possibles s'offrent à eux :
Le déni.
Le jeune adulte se rebelle, fuie le modèle tout tracé ainsi que ses responsabilités... On parle de L'adulte insécure "fuyant" qui va avoir tendance à se percevoir supérieur à l'autre et va mettre en place des jeux et stratégies d'évitement au travers des relations éphémères ; ainsi il va prendre chez l'autre, l'énergie affective dont il croit manquer, s'en nourrir suffisamment et partir, ou encore jouer sur plusieurs tableaux, afin de ne surtout pas se sentir attaché au lien ni étouffé dans la relation. Souvent, il porte injustement l'étiquette du "bourreau", tandis qu'il souffre autant que les autres.
La fusion.
Le jeune adulte reproduit ce que les parents lui ont transmis inconsciemment au travers leur posture émotionnelle. Pour se sentir complet, il va tenter de séduire, surjouer à l'excès et courir après l'autre avec un besoin incompressible de fusionner avec l'autre, se fondre dans la relation, persuadé que sans l'autre, il ne sera jamais suffisant. Il manque de confiance en lui dans la relation. On parle de L'adulte insécure "anxieux".
Il rentre souvent dans un schéma standard, fidèle, un modèle sociétal qui semble le rassurer et peut alors avoir la sensation de subir la relation quand elle ne va pas dans son sens avec un besoin de dramatiser, la soi-disant "victime".
Une tendance latente à la dévalorisation et au manque de confiance en soi engendre en retour une forme d'agressivité chez l'autre. Il y a donc une responsabilité partagée entre le bourreau et la victime.
Déni ou fusion, il s'agit donc bien d'une torture psychique.
Et les schémas se répètent. De générations en générations. De manière désorganisée et instable. À tel point qu'un profil fuyant dans une relation, peut devenir anxieux dans une autre, et vice versa.
Avec un peu de chance, deux insécures anxieux se rencontrent et s'attachent. Ils peuvent ainsi vivre des années, dans l'inconscience et l'illusion du lien amoureux, sans en souffrir. Et c'est tant mieux. Néanmoins, gare au retour de bâton...
Vous l'aurez compris, deux insécures fuyants n'ont pas de risque de souffrir l'un avec l'autre, ils ne se rencontrent jamais.
Et puis, il y a le troisième cas de figure, la grande majorité des rencontres affectives en réalité : le fuyant qui attire instinctivement l'anxieux.
Et c'est le début d'un attachement vicieux et souffrant. Dépendances, obsessions, jalousies souffrances et insécurités affectives ; relations amoureuses subies et mal comprises ; emprises.
TU CONNAIS CERTAINEMENT CETTE VIDÉO... qui a beaucoup circulé sur les réseaux et qui filme deux ours en détresse qui tente d'échapper à un drone. Elle illustre mes propos au travers le comportement animal.
Car en effet, les animaux nous enseignent...
Ils sont d'ailleurs souvent, nos meilleurs maîtres.
Maman ours, pour survivre, va gravir cette vertigineuse montagne avec petit ours.
Elle va d'abord instinctivement s'occuper d'elle, de sa propre survie, veiller à ne pas glisser pour grimper, et faire confiance à l'ourson pour la suivre et mimer ses pas... Voire prendre un chemin de traverse...
Elle fait confiance à bébé ours car elle sait, intuitivement en tant que mère, que sa progéniture a les ressources, comme elle, pour le faire.
Une fois arrivée au sommet, une fois sa propre vie à l'abri, elle va alors patienter pour l'attendre, et ainsi par sa posture, elle va l'encourager.
Elle lui enseigne déjà au travers ce comportement, que ce n'est pas à elle de le sauver, mais bien à lui seul d'apprendre à se sauver lui-même face aux multiples dangers de la nature en développant et en musclant ses compétences.
Comprenons qu'une maman qui n'a pas appris à découvrir ses potentiels et ressources, va se comporter au contraire de manière insecure vis-à-vis de sa propre vie et celle de sa progéniture.
Elle ne gravira sans doute jamais les hautes montagnes, restant ainsi à la merci des prédateurs ou du climat...
Une maman qui n'est pas secure va constamment croire devoir surprotéger son enfant face aux dangers du monde.
Et croyant ainsi l'aimer et le choyer profondément, ne va pas lui rendre service.
Car, non seulement elle se met elle-même en danger en restant ignorante de ses propres potentiels et à la merci des menaces et des obstacles sur la route, et surtout, elle empêche bébé ours de découvrir ses réelles capacités à devenir autonome, et le maintient en l'état.
Un "état" pouvant offrir certes, des conditions tout à fait favorables pour celui qui cherche à domestiquer l'animal, mais par là même le rendre également impuissant, dépendant et incapable de percevoir ses forces intérieures pour appréhender le monde...
Si tu vois ce que je veux dire...
Ainsi bébé ours va grandir, prendre du volume, du poids, et pourtant, va garder dans ses vieux pattern, la souffrance liée au comportement d'un enfant qui se croira faible, incapable de gravir seul les montagnes qu'il va rencontrer sur son chemin de vie.
Et le premier prédateur sur sa route ne l'épargnera pas !
Comme bébé ours, nous avons tous en nous des capacités et ressources intérieures extraordinaires (persévérance, détermination, résilience, force de solutions, mindset gagnant, autonomie affective etcetera...) à découvrir tout au long de notre chemin.
Ce que j'ai moi-même appris sur ma propre route, c'est que quelques soient les défis que l'on traverse, quand bien même on serait amené parfois à redescendre très bas dans les abymes du monde, tant que l'on est en vie, on a toujours, absolument toujours, les ressources pour remonter, surmonter les défis et transcender les montagnes !
Soyons curieux, ouverts, confiants et audacieux pour apprendre à nous connaître.
Et gardons en tête, que tout va bien aller. Toujours.
Ensemble, sans l'esprit revanchard, on a la capacité de sortir de la domestication de la planète, de manière apaisée.
Il s'agit d'abord d'en prendre conscience, conscientiser nos propres modes de fonctionnement, puis dédramatiser, enlever tout schéma de honte, de regret ou de culpabilité présent, pardonner les parents qui ont fait de leur mieux et se soutenir ensemble main dans la main, il est temps. Le temps des revanches et des colères est révolu.
Le jeune adulte n'est plus un adolescent !
Enfin, il s'agit pour lui d'être accompagné vers un schéma sécure auquel il aspire, par un thérapeute, un proche ou un ami ayant développé lui-même un système personnel suffisamment sécure, un coach congruent ayant traversé ses propres failles, la lecture et les nombreux ouvrages sur le sujet, la gestion émotionnelle, la méditation, les neurosciences... Etcetera.
Il n'est plus permis aujourd'hui avec les outils actuels disponibles, de ne pas accompagner nos jeunes adultes à sortir des schémas de dépendance, les aider à acquérir un socle affectif solide et sécure, serein, indispensable à leur épanouissement.
Indispensable au Nouveau monde qui n'est pas tant un monde à espérer pour demain, qu'un monde à construire dès aujourd'hui, en reprenant ce qui est en notre pouvoir.
La paix face aux guerres du monde est bien plus accessible qu'elle n'y paraît.